La Coalition Santé Laurentides (CSL) a tenu une conférence de presse le 7 septembre devant l’Hôpital Laurentien afin de sensibiliser à l’urgence de sa mise à niveau.
À Sainte-Agathe, cette urgence d’agir s’explique par une croissance trop forte de la population résidente par rapport à la capacité d’accueil de l’hôpital. Le corridor principal de desserte de l’Hôpital laurentien, qui s’étend de Saint-Sauveur à Mont-Tremblant en passant par Saint-Donat, a connu une augmentation fulgurante de sa population au cours des dernières années, en plus d’être extrêmement populaire pour les villégiateurs, les excursionnistes et les touristes. Dans l’ensemble, la population des Laurentides a plus que doublé depuis 1986, pour devenir aujourd’hui la quatrième région en importance démographique du Québec.
« La pandémie […] n’a mis en lumière que l’inconvenance d’une capacité d’accueil et de traitement des patients qui a atteint ses limites. Nous devons passer à une autre étape dès à présent, avoir de l’ambition pour notre communauté hospitalière. Nous réclamons que le gouvernement assure la viabilité et le plein essor de l’Hôpital laurentien en permettant au dossier d’opportunité d’aller de l’avant le plus rapidement, puisque son plan clinique a déjà été déposé depuis plus de deux ans », a déclaré Marc L’Heureux, maire de Brébeuf et préfet de la MRC des Laurentides.
« La modernisation du bloc opératoire, de l’unité des soins intensifs et du Centre Mère-Enfant sont le strict minimum pour donner une perspective à moyen et long terme à l’hôpital. La vétusté et la promiscuité des espaces qui ne sont pas aux normes ne nous permettent pas de faire une pratique normale des soins, comme pourrait le faire un hôpital de centre urbain qui répond exactement aux mêmes caractéristiques sociodémographiques obligeant la mise aux normes », a pour sa part déploré le Dr Simon-Pierre Landry, médecin à l’urgence de l’hôpital, médecin de famille à Mont-Tremblant et membre du comité directeur de la CSL.
Gouvernance locale
Le maire de Sainte-Agathe-des-Monts, Denis Chalifoux, a quant à lui demandé un retour à la gouvernance locale et la proximité d’accès. « On a besoin de décideurs sur place avec des cadres qui connaissent intimement le personnel et comprennent nos réalités locales. Une gestion locale contribuerait grandement au bon fonctionnement de l’établissement en général et permettrait d’améliorer le recrutement et la rétention du personnel. Plus encore, une gestion locale renforcerait l’accessibilité d’une offre de soins de santé primaires et secondaires », a-t-il dit.
Créée en avril dernier, la CSL réclame un rattrapage financier et que l’ensemble des projets d’agrandissement et de mise à niveau des centres hospitaliers de la région des Laurentides soit mené plus rapidement. Elle effectue présentement une tournée dans la région afin d’être au fait des enjeux de chaque hôpital, pour ensuite les relayer aux décideurs. Le 6 mai, le député Guy Ouellette a déposé une motion à l’Assemblée nationale en appui aux revendications formulées par la CSL, qui a été adoptée à l’unanimité.